Candidats
Dossier 360 | Le Contrôleur de Gestion
Entreprises
Finance
News
Le Contrôle de gestion, autrefois centré sur des méthodes comptables traditionnelles et des analyses manuelles, a connu une profonde transformation avec l’essor des technologies numériques. L’arrivée des ERP (Enterprise Resource Planning), des outils de Business Intelligence (BI) et de l’Intelligence Artificielle (IA) a révolutionné les pratiques en automatisant les processus et en exploitant de vastes volumes de données pour une prise de décision plus rapide et efficace.
Les origines du Contrôle de gestion
L’histoire du Contrôle de gestion trouve ses origines dans la révolution industrielle du XIXe siècle, lorsque les entreprises ont commencé à croître en taille et en complexité. À cette époque, les premières méthodes de contrôle étaient rudimentaires et reposaient principalement sur la comptabilité analytique, développée pour mieux suivre les coûts de production. L’essor des grandes entreprises manufacturières, notamment aux États-Unis, a conduit à l’introduction de techniques plus sophistiquées, comme la budgétisation et l’analyse des écarts.
La technologie a impacté le Contrôle de gestion bien avant l’IA
Depuis 1990 : centralisation et automatisation accrues avec les ERP
L’ERP, terme employé pour la première fois par Gartner® en 1990, tire son origine du MRP (Material Requirements Planning) inventé dans les années 1960 par l’ingénieur américain Joseph Orlicky. Il créa la toute première solution visant à répondre à un besoin de planification pour Toyota.
En 1972, cinq anciens Ingénieurs d’IBM en Allemagne fondent SAP AG Systeme, Anwendungen und Produkte (systèmes, applications et produits dans le domaine de l’informatique en français). En 1973, ils sortent leur premier progiciel de Comptabilité SAP R/1. Mais il faudra attendre la démocratisation d’internet dans les années 1990 et la version SAP R/3 sortie en 1992 pour parler de SAP ERP qui marquera profondément l’histoire du Contrôle de gestion.
Aujourd’hui, l’ERP est un logiciel intégré permettant aux entreprises de centraliser leurs données financières, comptables, et opérationnelles dans un seul système. Cette centralisation offre plusieurs avantages pour le Contrôle de gestion :
- Automatisation des processus comptables et financiers, réduisant ainsi les erreurs humaines et accélérant la production des reportings.
- Mise à jour en temps réel des données, permettant aux Contrôleurs de Gestion de disposer d’indicateurs précis et actuels.
- Amélioration de la coordination entre services (finance, production, ressources humaines, etc.), offrant une vision plus globale de la performance de l’entreprise.
Grâce aux ERP comme SAP, Oracle ou Microsoft Dynamics, les Contrôleurs de Gestion peuvent consacrer moins de temps à la saisie et à la collecte des données et davantage à leur interprétation stratégique.
Depuis 2000, une Business Intelligence plus accessible
Là aussi, l’histoire remonte plus loin. C’est en 1989 que la première définition de la BI, comme on la connait aujourd’hui, a été apportée par Howard Dresner : « Concepts, technologies, et méthodes visant à améliorer la prise de décision des entreprises en utilisant des systèmes d’aide basés sur des données ».
De concert avec l’ERP, c’est dans les années 1990 que le terme « Business Intelligence » se répand à mesure que les entreprises comprennent ses enjeux. C’est l’ère du déploiement des Data Warehouse (entrepôts de données) qui centralisent différentes sources et sont synchronisés une fois par jour à l’époque.
Il faudra donc attendre les années 2000 pour que les fournisseurs qu’on connait aujourd’hui (IBM, Microsoft, SAP, Oracle) apparaissent sur le marché et rendent la BI accessible aux profils métiers. Cela marque la rencontre entre la Business Intelligence et le Contrôle de gestion, jusqu’ici réservée aux services informatiques. Avec les premières solutions de BI cloud, ils ont aussi rendu leur installation et utilisation plus simples et donc plus accessibles pour les entreprises.
En 2003, la visualisation des données fait l’objet des recherches de 3 membres de l’Université de Stanford qui fondent Tableau Software. Ils créent la VizQL (Visual Query Language), un langage pour présenter graphiquement les résultats des bases de données. Ce sont les débuts de la visualisation de données comme on la connait aujourd’hui (Datavizualisation, Dataviz). Et c’est en 2013 que le logiciel de Microsoft Power BI, aujourd’hui leader, est intégré à la suite Office, permettant aux Contrôleurs de Gestion de générer leurs premiers tableaux de bords à partir de leurs fichiers Excel.
Aujourd’hui, les solutions de Business Intelligence comme Tableau et Power sont des outils de pilotage qui permettent d’exploiter de grandes quantités de données pour générer des analyses pertinentes et des tableaux de bord interactifs. Leur impact sur le Contrôle de gestion est considérable :
- Visualisation des données en temps réel, facilitant le suivi des performances et l’identification rapide des écarts.
- Analyse prédictive, permettant d’anticiper les tendances et d’optimiser la planification budgétaire.
- Automatisation des rapports, réduisant le temps consacré aux tâches répétitives et augmentant la réactivité dans la prise de décision.
Ces outils offrent une approche plus dynamique et agile du Contrôle de gestion. Ils ont permis de transformer les données brutes en informations stratégiques exploitables.
L’ère de l’IA et du NLP : vers un Contrôle de gestion prédictif
Ce n’est pas tant l’IA que le traitement automatique du langage natural (Natural Language Processing) qui a impacté le Contrôle de gestion. On parlait déjà d’IA bien avant les années 1950 et le test d’Alan Turing, à savoir que si une machine peut mener une conversation sans qu’on la différencie d’un être humain, alors la machine pouvait être qualifiée d’« intelligente ».
Il faudra attente 2020 pour qu’OPEN AI fasse une avancée majeure dans le traitement automatique du langage naturel. Ce sont donc bien les années 2020 qui révolutionnent le Contrôle de gestion avec l’Intelligence Artificielle, en permettant d’automatiser l’analyse des données massives et d’améliorer la précision des prévisions. Ses principales contributions sont :
- Analyse prédictive avancée, facilitant l’anticipation des risques financiers et des opportunités de croissance.
- Détection des anomalies en temps réel, identifiant automatiquement les incohérences dans les finances de l’entreprise.
- Automatisation des prises de décision, grâce aux algorithmes capables de recommander des actions optimales en fonction des données disponibles.
Avec l’IA, le Contrôle de gestion ne se limite plus à une analyse a posteriori des résultats, mais devient un véritable outil d’aide à la décision proactive.
Aujourd’hui, ces innovations permettent aux Contrôleurs de Gestion de se concentrer davantage sur l’analyse stratégique que sur la production de rapports, redéfinissant ainsi le rôle du Contrôle de gestion au sein des entreprises. À l’avenir, ce rôle continuera d’évoluer vers une posture de conseiller stratégique, exploitant les technologies pour optimiser la prise de décision et garantir la compétitivité des organisations.
L’ère de l’IA, mais aussi du Contrôle de gestion responsable
Avec la prise de conscience des enjeux environnementaux et sociaux, le Contrôle de gestion ne se limite plus à l’analyse financière et aux performances économiques. Aujourd’hui, il intègre également les critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance). Cette évolution vise à concilier performance économique, responsabilité sociale et impact environnemental, en alignant les décisions stratégiques des entreprises avec des objectifs durables. Le rôle du Contrôle de gestion évolue donc pour inclure ces nouveaux indicateurs (KPIs RSE, Bilan carbone, etc.) et orienter l’entreprise vers une performance plus globale et durable.